Pensez-y bien avant d’aller seul à l’urgence!

J’ai récemment été victime d’un accident de vélo lors d’un voyage à Cuba, ce qui m’a laissé avec une hanche fracturée. Bien que j’étais dans une région reculée du pays et que son hôpital ne payait pas de mine, j’ai rapidement été radiographié,  traité et renvoyé à mon hôtel en ambulance, le tout pour 200$, et ce, en moins de 2h.

À mon retour à Montréal, je me suis présenté à l’hôpital Lakeshore pour obtenir un second avis et un suivi médical adéquat. Après plusieurs heures d’attente, on décide de me transférer à l’hôpital Général de Montréal en ambulance afin que j’y subisse une chirurgie. L’expérience vécue à cet endroit m’a profondément choquée et me fait maintenant craindre pour ma propre sécurité et celles des membres de ma famille qui auraient à s’y faire soigner.

Dès mon arrivée, l’employée à l’accueil de l’urgence donne le ton lorsque je lui demande de  l’aide pour mettre un bas sur le bout des orteils de ma jambe immobilisée qui sont exposés au froid de la porte qui ne cesse de s’ouvrir et fermer. « That’s not my job! » qu’elle me répond en tournant les talons. On me transfère ensuite sur une civière où j’ai pu vivre l’expérience d’un séjour dans le corridor. J’avais souvent entendu parler des gens pris sur une civière durant plusieurs jours aux urgences, mais tout ça m’a toujours semblé plutôt lointain jusqu’à maintenant. Après avoir subi radios et scans, j’ai dû attendre plus de 6 heures pour rencontrer un médecin stagiaire qui m’a expliqué que mon cas nécessitait une chirurgie, dès le lendemain, contrairement à ce que le médecin cubain avait affirmé. Je me suis donc installé pour la nuit et ma conjointe a pu aller dormir un peu.

Ma civière était située près de l’entrée de l’urgence. À plusieurs reprises des préposés passent en criant le nom d’une personne qu’ils cherchent, comme s’il l’avait perdu. On vient me demander si je m’appelle Marc ou David.  J’entends une infirmière demander à une patiente sur civière de lui donner un échantillon d’urine. Elle lui laisse un contenant et la laisse s’arranger seule. La patiente, de toute évidence en proie à de vives douleurs abdominales tente de franchir seule les quelques pas qui la sépare des toilettes quand un visiteur des urgences surgit subitement et atteint la porte des toilettes avant elle. Elle s’écroule sur le sol en gémissant et doit attendre plusieurs minutes que l’homme ressorte.

autre_patiente

Je dois essayer de dormir mais c’est très difficile. Les lumières sont allumées et il y a ce va-et-vient incessant dans le corridor, les portes qui claquent, la chasse d’eau de la toilette. Il y a une patiente assise sous le téléphone public et qui converse avec ses proches à quelques mètres. Des gens qui visiblement n’ont pas de problèmes physiques discutent de leur parcours scolaire, bien assis dans la salle d’attente.

Vers 1h du matin, on vient me chercher pour d’autres radios, je suis à demi endormi, mais la préposée retire le frein de ma civière avec fracas et m’amène tout de go. Au retour, en raison de l’étroitesse du corridor, elle heurte le mur avec mon pied blessé qui dépasse de la civière. En s’excusant, elle m’explique que l’hôpital a été refait il y a quelques années et que les portes n’ont pas été élargies faute de budget pour en acheter des neuves. On a donc une configuration qui date du siècle dernier…

Un stagiaire qui ne peut répondre à mes questions les plus simples vient ensuite me faire signer les papiers de décharge en m’expliquant à quel point la chirurgie est nécessaire. Un autre vient m’ausculter pour détecter de potentiels problèmes pouvant retarder la chirurgie. Il sera interrompu par son téléphone et je ne saurai jamais si le test a été fait au complet puisqu’il ne reviendra pas après son appel. Je me recouche en me rappelant que j’ai mes écouteurs et ma musique dans mon sac. J’y branche mon téléphone avec de la musique et j’arrive enfin à dormir quelques heures.

À mon réveil, je suis toujours confiné à ma civière, je sonne sur le bouton installé sur le mur près de ma civière pour obtenir de l’aide pour aller aux toilettes.bouton

Personne ne vient. Plus de 20 minutes plus tard, je demande l’aide d’une infirmière qui passe par hasard. Quelqu’un avait, semble-t-il, annulé mon alerte au poste d’infirmières. Heureusement que je n’étais pas en détresse respiratoire ou cardiaque. Je lui demande une paire de béquilles afin d’aller aux toilettes, mais elle me répond que l’urgence ne dispose pas de béquilles, que je dois aller en acheter moi-même. Je devrai donc me soulager dans un pot en attendant. Je lui demande de l’eau pour boire. Elle me dit qu’elle s’en occupe, mais je ne la reverrai jamais.

Je demande plus tard un petit déjeuner à une autre infirmière, voici ce qui me sera servi.

repas

Je comprends très bien que je ne suis pas dans un hôtel cinq étoiles, mais je suis blessé, à l’hôpital et mon corps a besoin de nutriments pour se guérir. Les deux toasts que vous voyez ont été réchauffés au micro-onde et sont tout raides. Le germe de blé a une croûte sèche en surface et est tiède. C’est de loin le repas le plus infect qu’il m’a été donné de manger d’aussi loin que je me souvienne. Je le mange quand même devant l’absence d’alternative, je n’ai rien avalé depuis plus de 24 heures. J’apprendrai plus tard que le budget repas de l’hôpital est de 2$ par patient par jour, soit 66 cents par repas! Une grande partie est jetée à la poubelle, car jugée à juste titre immangeable. Les patients se voient alors offrir un contenant de lait protéiné Ensure qui coûte 3$ la bouteille. Allez comprendre! Plusieurs patients n’ingurgiteront rien d’autre durant tout leur séjour à l’hôpital.

Un couple de personnes âgées est arrivé plus tôt dans la nuit. L’homme frêle, qui a 85 ans, explique à son épouse, qui est hospitalisée pour difficultés respiratoires, qu’il s’est stationné  gratuitement dans la rue mais qu’il devra revenir en autobus lundi puisque le stationnement coûte plus de 20$ par jour. Elle demande à déjeuner, il est content, elle n’a rien avalé depuis plusieurs jours. Lorsqu’elle reçoit un plateau identique au mien, elle le rejette après la première bouchée. Même verdict que le mien,  immangeable! Elle qui est déjà très faible sautera donc ce repas. En raison de la grande intimité qui règne, je suis témoin quand une infirmière vient la voir pour changer sa culotte et constater qu’elle est vide. La dame est déshydratée. Elle voit au dossier qu’elle n’a pas ingurgité d’eau depuis plus de 12 heures, personne n’ayant pensé à la faire boire.

À midi, ma fille me fait la surprise de venir me voir. Un médecin passe et m’indique que finalement, je n’ai pas besoin de chirurgie. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé pour ce changement. Il m’indique que ma condition est très dangereuse et que mon fémur pourrait passer à travers mon bassin si jamais je tombais, que je dois donc rester ici encore un peu et que j’aurai une chambre très bientôt puisque je suis officiellement admis. On me transfère dans le corridor de l’aile psychiatrique, du moins, c’est ce qui est écrit sur la porte. Ma fille m’apporte un repas décent et santé de la cafétéria de l’hôpital. Hors de question que je remange leur bouillie infecte.

Sortir d’ici

Plus les heures passent, plus l’angoisse de passer une nouvelle nuit dans le corridor monte. Je questionne les infirmières quant à la disponibilité des chambres et je vois bien que j’ai plus de chance de voir une licorne chevauchée par le père Noël que d’en avoir une. Ma conjointe étant revenue avec des béquilles, je vais aux toilettes pour découvrir qu’elles ne sont pas adaptées pour les personnes handicapées. À deux reprises, j’ai failli me casser le cou en tentant le 180 degrés nécessaire pour y entrer. Ma civière est entre deux toilettes qui génèrent plus de succion qu’une toilette d’avion et ont un grillage d’aération dans le bas de la porte laissant entendre tout ce qui s’y passe.

Vers 22h, après avoir partagé la douleur d’une autre patiente qui a de multiples fractures au bras et qui était persuadée qu’elle devrait se faire amputer, je n’en peux plus, je veux partir d’ici. Je  tente donc de convaincre l’infirmière de m’obtenir mon congé. Je lui explique que, bien que ce soit maintenant normal pour elle, ce qui se passe ici ne l’est pas du tout. Je me sens littéralement en danger. Qu’arrivera-t-il si je dois me lever au courant de la nuit pour aller à la toilette, pour boire? Si je tombe, si j’appuie sur le bouton et que personne ne vient. Aussi, j’utilise de précieuses ressources (un rideau, 2 mètres carrés de corridor) qui pourront servir à d’autres qui sont encore pris sur une chaise droite dans la salle d’attente. Elle confirme avec le médecin, me remet un ziploc avec une dizaine de tylénols et je peux enfin partir, je suis libéré. J’étais bon pour rester ici encore 2 jours de plus si je n’avais rien dit. En consultant mon médecin de famille, je découvrirai que le médecin qui m’a donné mon congé a oublié de me prescrire un médicament qui éclaircit le sang afin d’éviter les embolies qui résultent souvent de ce genre d’accident et qui est prescrit de façon automatique dans les cas comme le mien.

Conclusion

En rétrospective, je me pose la question suivante : Jusqu’où allons-nous tolérer ce genre de traitement? On peut bien en rire comme l’a fait Martin Matte dans Les beaux malaises, mais la réalité est encore bien pire. On ne parle plus seulement des « capricieux » qui refusent d’attendre 5, 10 ou 15 heures avant de voir un médecin, on parle maintenant de manquements graves aux besoins les plus élémentaires. Si vous êtes seul et confus à l’urgence, les chances qu’on s’occupe de vous faire boire, vous faire manger, de changer votre culotte, vos pansements ou de vous donner vos médicaments sont totalement aléatoires et d’après ce que j’ai vu à l’hôpital Général de Montréal, bien minces. Combien de personnes ont aggravé leur condition ou sont même décédées par toute cette négligence?

Je ne prétends pas avoir la solution aux problèmes de nos urgences. Ce qui est clair par contre, c’est que nous avons fait le choix de société de donner un monopole à l’état pour qu’il prenne soin de nous en échange de plus de 50% de nos impôts. Ce que nous obtenons en retour, nous ne le tolérons même pas pour un chat de ruelle. Malheureusement, on se tait et on assiste, impuissants, à ce traitement dégradant et inhumain. Le gouvernement a une obligation de livrer la marchandise et il y échoue lamentablement en toute impunité depuis trop longtemps. Il est évident que ça n’est pas en transformant les CSSS en CIUSSS ou avec la création de je ne sais trop quelle autre structure kafkaïenne que l’on réglera quoi que ce soit dans les urgences. Je crois fermement que le gouvernement doit se désengager de la livraison du service des urgences et en laisser la gestion à l’entreprise privée ou à une autre structure externe au réseau public de la santé tout comme il le fait présentement pour certaines chirurgies en clinique privée. En attendant, j’invite tous ceux qui sont témoins de défauts de traitements à les signaler au commissaire aux plaintes et à la qualité des services responsable de l’établissement concerné. Si vous êtes insatisfaits, un deuxième recours est possible via le protecteur du citoyen. Ces démarches ne changeront pas ce système dysfonctionnel mais elles vous permettront de vous faire entendre et nous permettra de comptabiliser ne serait-ce qu’une infime partie des manquements qui ont cours et qui ne sont jamais dénoncés. Je vous invite aussi à laisser vos témoignages au bas de cette page ou à communiquer directement avec moi à longprep@hotmail.com.

Site web d’Educaloi : https://www.educaloi.qc.ca/capsules/porter-plainte-legard-des-services-de-sante-et-des-services-sociaux

 

 

Publié par

masabbatique

Entrepreneur techno, adepte de technologies et pourfendeur des lobbies anti-environnement!

29 réflexions au sujet de “Pensez-y bien avant d’aller seul à l’urgence!”

  1. Un bel exposé de la mésaventure que tu as vécu et qui décrit bien la déficience de notre système de santé .
    Bravo pour cette article qui gagnera à être partagé.

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  2. Je croyais que tout était parfait à l’hôpital Porter du dr. Couillard! MDR

    Opposition au MUHC: René Boulanger et Pierre Falardeau, Conférence et discussion sur le projet aussi pharaonique que colonial de l’hôpital universitaire McGill. Mars 2009, lors du 40e de « McGill Français ». À l’époque McGill refusait de partager ses compétences en pédiatrie, en particulier entre Ste-Justine et Montreal Sick Kids !

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  3. Très belle plume mon cher Pascal. En effet notre système fait pitié à voir, et le mot est faible. La réalité, c’est que nos élus et les décideurs ne fréquentent pas l’hôpital de la plèbe!

    Quand les caméras se pointent aux urgences, que fait-on? On nettoie, on vide les corridors et on peinture; et le pire, on sourit et serre des mains!!  »merci môôsieu le minisse ». Pathétique!

    Ça fait depuis Lucien Bouchard qu’on se fait dire que ça va bien dans les urgences…

    L’entreprise privée existe pour faire de l’argent elle aussi. Juste à regarder les PPP. Personne ne fait de cadeau à personne. La population devra cependant faire des choix. Ce sera à eux de décider si il est plus important d’avoir la grosse TV 4k et le gros char; ou payer pour aller au privé pour ne pas attendre.

    Quand une deuxième caisse ouvre à l’épicerie, on se garroche pour aller payer notre pinte de lait. Au peuple de décider si sa santé vaut la dilapidation habituelle de son dû déjà durement gagné, dans une province elle aussi malade.

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  4. Merci d’avoir pris le temps de mettre encre au papier et de décrire avec justesse votre expérience impensable mais trop effrayemment commune dans notre milieux hospitaliers publics. La plupart veulent oublier et fuire, et d’autres n’ont pas la capacité de l’écrire. Jusqu’où allons-nous tolérer ces traitements barbares? Ni les médecin, ni les politiciens, ni un médecin politicien qui ne tâte pas le poul du système, devraient gérer une telle restructuration systémique de santé. Je suis d’accord: un système privé est nécessaire. Mais aussi une reconnaissance de sons alternative. Ceci serait une façon positive d’être reconnue comme société distincte !

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  5. On est tellement plaignard au Québec. J arrive d un voyage humanitaire en Afrique. Je travaillais dans un hôpital comme infirmière. Là-bas, ils sont 2 à 3 patients par civière. Oui vous avez bien lu. La plupart n ont même pas de draps sur leur civière. Ils sont couché directement sur le plastique. Ils ne reçoivent pas la moitié des médicaments qu’ils devraient avoir pour guérir. L hôpital est tout simplement infecte. Bref, des conditions atroces. Et je n’ai jamais jamais entendu personne se plaindre de quoi que ce soit. Au Québec, oui les lieux physiques et la nourriture pourrait être améliorée mais au moins tu reçois des soins de qualité.

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    1. J’ai été soigné dans un hôpital semblable à ce que vous décrivez à Cuba. Toiles d’araignées au plafond, bureau d’examens où 3-4 personnes se font soigner en même temps, sans aucune intimité, vétusté des équipements et j’en passe. Par contre, je n’en parle pas parce que je comprends très bien que ces gens manquaient de moyens et font des miracles avec le peu qu’ils ont. On sent une humanité et un désir d’aider qui est totalement absent ici malgré les 33 milliards de dollars qu’on y investi collectivement. Se faire sentir qu’on est un moins que rien si on demandes un verre d’eau ou d’aller aux toilettes quand on est en situation complète de vulnérabilité, c’est pas ce que j’appelle recevoir des soins de qualité, désolé!

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    2. Ce serait bien de comparer notre système de santé avec un autre venant d’un pays industrialisé…
      Et c’est sûre que tout traitement de ce genre est inhumain, peu importe où dans le monde.

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    3. Justement il n’a pas reçu des soins de qualité, n’avez-vous donc pas lu son article en entier???

      On paye cher a l’État pour que ce service soit public mais les services laissent tellement à désirer !

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  6. Octobre 2010, je suis au bureau et je ressens un mal à la poitrine assez poignant. Je me rends avec mon conjoint à l’Hopital Le Gardeur, en arrivant là bas mon conjoint court à l’intérieur pour avoir de l’aide, la seule réponse est: il y a une chaise roulante là bas vous pouvez la prendre. Quand mon mari arrive à l’extérieur je me garoche littéralement sur cette chaise et je me tiens a 2 mains et je pleure ma vie par le mal. L’infirmière me passe un examen et me dit d’aller m’asseoir que je fais une crise de panique, une femme de 45 ans c’est normal d’en faire ça à l’air…… On s’installe aux urgences et on attend, la douleur ne passe pas du tout, j’ai mal. Mon mari a appeler en clinique privé et le Dr l’avise de s’y rendre, de toute façon avant que votre tour arrive vous aurez le temps de revenir si c’est le cas. On part pour Laval, je rencontre le dr qui m’attend en 30 seconde. Le dr m’avise que je dois me rtendre à l’hopital de Laval aussi vite que possible que je dois m’y rendre en ambulance que c’est trop dangereux de prendre l’auto. J’arrive à l’hopital Cité de la Santé, je suis prise en charge tout de suite, le dr de la clinique à écrit une feuille 8.5 x 11 pour aviser le personnel que j’ai fait une crise cardiaque et plusieurs crises d’angine depuis qq jours. Le lendemain je suis sur la table d’opération et je me fais installer un stent. Si j’étais rester au public, est ce que je serai encore vivante? J’ai peur d’être malade, j’ai peur de mourir et ce en donnant quand même 50% de mon salaire en impôt. Je ne sais pas ce qui doit être fait mais c’est certain qu’il doit y avoir un changement!

    Monique Aspirot

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    1. tellement con ton commentaire ! en Syrie ou en Irak ils ne donnent pas 50% de leurs argents en impôts pour se faire soigné ….. lollll pffffffff incroyable commentaire nul.

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  7. Il faut comprendre que les urgences c’est fait en sorte que les professionels de la sante s’assurent que les cas d’urgences, c’est à dire les cas critiques ou en danger de devenir critique, prennent la priorité! On s’entend que la priorité ce n’est pas la nutrition au gout du patient, ni le sommeil ou le comfort. Le but c’est de faire des tests diagnostiques afin de trouver le cause de ton problème medical. En attendant, si tu est alerte, tu respires, et tu as un pouls et des signes vitaux stables, tu n’est pas la priorité! Si malheureusement tu urines sur toi-meme pendant qu’on ressuscite quelqu’un en arret cardiac ou on est avec un patient qui a besoin d’être intuber parce qu’il ne peux plus se ventiler de facon adéquat, s’est dommage, mais l’urine ca se nettoie.

    Pour la nourriture, au moins tu avais de quoi manger! Le déjeuner est très mangeable en passant! J’en ai déjà mangé. Des oeufs et beurre d’arachides pour la proteine, des roties de pain, du café, un confiture. Il n’en faut pas plus que ca pour le petit dejeuner. Les autres repas ne sont pas très bon par exemple.

    Pour ce qui en est de la toilette, c’est très acceptable de te donner une urinoire si ce n’est pas sécuritaire pour toi d’ambuler sans assistance. Les gens confus… en avez vous vu de vos cotés? Je devinerais que non parce qu’ils sont habituellement mis proche de la station d’infirmière pour garder la surveillance. Et puis au moins qu’il avait des cloches dans le corridor! Au vieux royal victoria il y en avait aucun dans le corridor.

    Je pense qu’on est tous d’accord que le budget fait en sorte que nous ne pouvons pas donner les meilleurs soins. Mais la plupart de vos pleintes ne sont pas appropriés pour les urgences. Si tu étais à l’étage, c’est une autre histoire. Mais pour les urgences, comme vous avez dit, ce n’est pas un hotel 5 étoiles. La priorité c’est de sauver les vies.

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    1. Évidemment que ma place n’était pas à l’urgence, c’est pourquoi j’ai demandé à partir et que j’ai obtenu mon congé. J’aurais dû être dans une chambre vu que mon cas nécessistait une hopitalisation en attendant de savoir. ça n’est pas parce qu’on se fait parker de force dans un corridor d’urgence et qu’on ne devrait pas y être, qu’on doit en perdre notre dignité, notre besoin de boire, de manger ou d’aller à la toilette ou qu’on vienne voir quel est le problème quand on sonne la cloche. L’urgence est une espère de no man’s land où vous n’existez pas vraiment pour le système ou le personnel, vous êtes plutôt un encombrement. Vous réflétez exactement ce que j’ai vu du personnel généralement insensibilisé (et ça se comprends). Pour vous c’est normal ce qui se passe là puisque vous baignez dedans tous les jours. Pensez aux gens qui y vont pour la première fois et à qui on demande de se pisser ou se déféquer dessus en attendant un préposé. Avoir à gérer ça en plus de la raison médicale qui vous amène à l’urgence. Imaginez que ce soit vous ou votre mère… On est pas en situation de guerre en Syrie ou en Afrique il me semble quand on investi 33 milliards par année dans un système de santé. On est en droit de s’attendre à beaucoup mieux! Désolé de ne pas accepter bêtement la situation sans rien dire mais des gens meurent ou agravent leur situation chaque jour à cause de cette façon de gérer.

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      1. Je suis Préposée à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Montréal et chaque jour ou j’y suis j’essaie de faire mon travail du mieux que je peux avec les moyens que j’ai. C’est pas évident tout les jours car lorsque l’urgence déborde nous restons le même nombre pour faire le même travail avec beaucoup plus de patients. Une infirmière à en moyenne 5 patients tandis que nous les préposés avons de 10 à 15 patients et nous devons répondre aux autres aussi. Chaque matin je prend mon rapport pour mes patients et après les déjeuners nous essayons du mieux que l’ont peut de donné un bain à la civière à chacun d’eux. Pendant c’est bain les cloches sonne pour les toilettes ou pour la plupart du temps demander j’aimerais voir mon infirmière j’aimerais avoir un anti-douleur et c’est nous les préposés qui courons d’un côté à l’autre de l’urgence pour transmettre ces messages toute en terminant nos bains. Parmi tout ça nous devons préparer les patients pour les examens et faire le remplissage de l’urgence au complet. Oui quand vous sonner la cloche d’appel ça arrive que vous attendiez car nous sommes humain nous aussi et quand c’est le cas c’est que nous sommes dans le jus total mais je dois avouer que certains pourrait en faire davantage. La plupart des patients de qui je me suis occupé à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Montréal m’ont remercier de mon travail et me dise combien il trouve le personnel gentil et attentionné. C’est simple pour moi je traite chaque patients en me disant que si c’était ma mère ou mon père j’aimerais que la personne qui s’en occupe le fasse comme il faut. Quand je termine ma journée j’ai juste hâte de pouvoir enfin m’asseoir car dans ma journée j’ai pas eut 5 minutes pour m’asseoir. J’adore mon métier qui physiquement et psychologiquement n’est pas facile tout les jours mais je le changerais pas. Je trouve ça dommage que vous nous mettiez tous dans le même paniers car des hôpitaux il y en a des bons et des moins bons. Ça ne devrait pas être comme ça mais la réalité c’est ça… vraiment dommage.

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  8. Je suis infirmière et je suis totalement d’accord avec ce que vous dites.
    C’est pratiquement pareil sur les étages des hôpitaux et je peux dire que les ratios-infirmières patients seraient à revoir au plus vite avant que quelque chose de terrible se produise. Malgré toutes mes bonnes volontées, je vous explique que chaque jour de travail, je ne prends jamais mes pauses et cela dans le but d’accomplir des surveillances adéquate afin que la clientèle soit le plus en sécurité possible. Comment arriver à soigner chaque besoin dans l’intégralité avec une charge de 7 patients qui sont plus ou moins instable, confus, en douleur, etc. Et sans aide autre que les préposées aux bénéficiaires qui sont au nombre de 1 pour une étage complète… Je vous le dit nous geront les priorités majeures et essayons de prevenir les accidents! En ce moment nous ne soignons pas…

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    1. C’est l’impression que j’avais quand j’ai démissionné du C.H. où je travaillais il y a maintenant plus de 15 ans. J’aimais ma profession d’infirmière mais pas dans le contexte dans lequel je devais pratiquer, contexte où je ne pouvais plus soigner comme j’avais appris à le faire dans les meilleures pratiques.

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  9. Cher chroniqueur,

    Je suis navré que vous ayez dû passer par cette péripétie atroce. Je suis toutefois en désaccord avec vous. Vous étiez sans l’ombre d’un doute un des patients qui méritaient l’attention indivise de la salle d’urgence. Le problème ne réside pas dans le fait que vous étiez dans une civière d’urgence dans un couloir bondé. Il réside dans le fait que le couloir a dû être réinventé, et que cette civière a due y être mise afin d’accommoder votre présence.

    Et si ce montage a dû prendre lieu, c’est parce que l’achalandage de l’urgence est en permanence anormalement élevé.

    Effectivement, 33 milliards c’est trop d’argent. Mais croyez-moi, la quote part investie dans le secteur de la santé pourrait être beaucoup plus élevée, j’ai des doutes que ça ferait une différence énorme.

    Laissez-moi m’expliquer en amenant un sujet qui dégoûte semble-t-il, car il est trop peu souvent mentionné: la responsabilité des UTILISATEURS du service de santé. Une fraction malheureusement trop grande de ces utilisateurs:

    – désirent et exigent des médicaments et antibiotiques même quand ce n’est pas nécessaire ($)

    – consultent 6 fois a l’urgence par année pour des raisons mineures alors qu’ils ont accès à des cliniques sans rendez-vous (ou pire, à un médecin de famille) ($$$)

    – consultent après 1 jour de toux/fièvre/congestion nasale/diarrhée mineures ($$)

    – vont a l’urgence pour des renouvellements de médicaments ($$)

    – exigent des bilans même quand leur médecin leur explique que ce n’est pas nécessaire ou tente de faire de l’éducation ($$)

    – refusent des vaccins préventifs qui ont pour effet de les protéger et protéger les plus vulnérables ($)

    – font abstraction des conseils médicaux et suivent dans des habitudes de vie néfastes (comme fumer, manger de la malbouffe, etc), ce qui engendre des milliards de dollars en traitements en bout de ligne ($$$$$)

    … Et j’en passe.

    Je travaille dans le domaine de la santé et j’adore mon travail, croyez le ou non. Je peux vous dire que la majorité des gens qui oeuvrent dans ce domaine travaillent d’arrache-pied afin d’assumer leurs responsabilités à 110%.

    Peut-on en dire de même des utilisateurs des services de la santé? Assume-t-on tous, en tant que potentiels utilisateurs du système de santé, la part de responsabilité qui nous revient quand il s’agit de consulter intelligemment et de prendre des choix sains en respect à notre santé? Malgré ma compassion pour les gens qui me consultent quotidiennement, je ne peux nier que la réponse est NON.

    On chiale après les ministres, les préposés, les infirmières, les médecins, les pharmaciens, etc. On blâme les infrastructures, les mauvaises dépenses, les fraudes, etc.

    Mais la plus grande vérité, celle qui dicte que les soins de santé sont gratuits ici au Québec (peu importe l’impôt qu’on paie) et que l’abus est faramineux de la part de ses clients, on en parle peu.

    L’analogie la plus simple que je vous propose est celle d’une copropriété où l’on mattraquerait le CA, le promoteur et le concierge pour les grabuges qui se font dans l’immeuble, mais où l’on fait l’autruche quand il s’agit de mettre de l’avant les responsabilités des copropriétaires envers l’harmonie et la propreté des lieux. Ça ne fait tout simplement pas de sens.

    Et drôlement, on l’accepte en rapport avec le système de santé.

    Pour en revenir à votre cas, c’est inacceptable que vous ayez reçu ce genre de service. Je vois des gens parler du privé, mais la solution n’est pas là.

    Les copropriétaires, payeurs et débiteurs du système de la santé, c’est-à-dire chacun d’entre nous, devraient se reaponsabiliser face à soi et aux autres.

    Parlons à Pierre-Jean-Jacques la prochaine fois qu’il se plaint d’avoir attendu à L’urgence pour un rhume banal ou renouveler des médicaments en le regardant de manière cynique.

    Parlons d’acharnement thérapeutique avec compassion à P-J-J la prochaine fois que sa famille met le 3e cycle de chimiothérapie à 10 000$ chez son arrière grande tante démente, alité et avc une dissection de la moelle épinière, incapable de se prononcer sur le fait qu’elle veut partir de ce monde en paix.

    Parlons à ces gens qui ne croient pas en l’utilité des vaccins, aux risques mineurs et aux retombées cliniques significatives.

    Parlons à ces gens qui fument, qui mangent au fast food tous les jours et qui ne levent pas le pouce, malgré un médecin de famille inquiet qui s’époumone à trouver des manières créatives de motiver un changement chez son patient.

    Je vous jure qu’en s’éduquant et en encourageant les gens à s’éduquer sur l’utilisation de son système de santé (et le système de santé de chacun), les hôpitaux seraient plus cohérents. Et vous auriez eu droit à la chambre, l’attention et le déjeuner que vous méritiez, loin de ce couloir maudit.

    Un médecin de famille qui éduque et adore énormément ses patients

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    1. Merci pour votre commentaire Omni!
      Je suis tout à fait d’accord avec vous et sur la nécessité pour les gens de se prendre en main. Disons que c’est le côté sombre de l’état providence mais je préfère voir quelques abuseurs que de voir des gens mourir faut de soins. Je me console aussi en me disant que si une fracture de la hanche a nécessité 6 heures d’attente aux urgences, combien de temps ces gens vont-ils attendre pour un rhume?

      Par contre, il y a une grande contradiction dans le système actuel et je n’arrive pas à me l’expliquer: Pour quelle raison n’hésitons nous pas à sur-traiter certains patients en fin de vie, comme vous le décrivez, mais que l’on tolère ce qui se passe aux urgences? On a vu des médecins monter au bataillon pour refuser de prodiguer de l’aide médicale à mourir mais on en entend rarement dénoncer les situations dans les urgences qui mènent, dans certains cas, à la mort de patients. C’est comme si, nous avions accepté cet état de fait et que tous avaient baissés les bras. La population en général ne semble pas se rendre compte de ce qui se passe avant d’en être une des victimes. À quand une dénonciation sur la place publique par les professionnels qui sont témoins de ces condition?

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  10. C’est là que mon père est allé pour sa triple fracture de la cheville. Ne JAMAIS aller là!!!! Ce récit me rappelle exactement son 36h en douleurs aux urgences. Un véritable scandale!!!

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  11. Je ne compterai pas toute mon histoire qui est survenu à la suite d’un accident d’automobile il étais 12:15 . Mon êpouse dans une civière et moi qui ne voulais pas être sur une civière , j’ai marcher jusqu’à l’ambulance ; on a été conduit à l’hôpital st-francois d’assise ma femme a été prise en charge tout de suite vu qu’elle étais en civière et moi on m’a dit d’aller à l’urgence ce que j’ai fait,ma femme a rencontrée un médecin immédiatement et fut conduite dans une salle , examen , radiographie et tout le tralala vers 18:20 elle me rejoignais a la salle d’urgence , moi j’étais assis même pas rencontrer ni infirmière ni médecin j’ avais mal partout , ma femme est allée voir à l’admission et on lui a répondu que je n’étais pas dans les priorités car j’étais entré sur mes jambes , ma femme a insisté et on m’a amener dans une salle et une infirmière m’a posé des questions et m’a retourné dans la salle d’urgence, j’ai attendu encore vers 22:35 on m’a emmené dans une autre salle 35 minutes plus tard enfin un médecin : Bin non tabarn. un stagiaire il rentre sort à plusieurs reprises , il m’envoie en radio. et retourne dans La salle , j’attend encore vers 00:15 une femme médecin entre dans la salle où j’étais avec des papiers dans les mains , elle me donne 3 papiers , un pour arrêt de travail , un pour médicaments et un autre pour faire de la physio. et elle me dit d’aller voir mon médecin pour faire passê un taco. Passê plus de 12:00 heures à l’urgence parce que je suis allé à l’urgence sur mes jambes . Je ne souhaite pas d’accident a personne mais si ça vous arrive ne faite pas mon erreur si les ambulanciers vous disent qu’il vaut mieux être sur une civière dite OUI car ça fait plus de 2 ans que je ne travail pas à cause de cette accident et en plus la S.A.A.Q. viens de me couper mes prestations , je n’ai pas repris le travail et je n’ai plus aucun revenu . BRAVO À NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ ET À TOUT LES CHAROGNARDS GOUVERNEMENTALE A QUI NOUS PAYONS LEURS SALAIRES ET QUI NOUS SAIGNES , NOUS ÊCRASES , NOUS FONT MOURIR À PETIT FEU EN NOUS COUPANT NOS PRESTATIONS ET POUR NOUS DIRE VOUS POUVEZ CONTESTÉ , SINON PRENEZ-VOUS UN AVOCAT , JE VAIS LE PAYER COMMENT TABARNACK , JE N’AI PLUS DE REVENU.

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  12. A reblogué ceci sur Deuil-Vie-Résilience des mots, des états d'âme…La vieet a ajouté:
    Je crois qu’il est important de s’informer sur différents sujets. Celui-ci en est un qui me touche beaucoup car plusieurs d’entre-nous aurons probablement un jour à y séjourner…à l’urgence. Bien entendu les infirmières, les auxilaires et les stagiaires, les médecins font de leur mieux. C’est de notre responsabilité de ne pas faire l’autruche en nous cachant la tête dans le sable et de partager des articles comme celui-ci question de joindre notre voix et espérer faire une différence dans notre société « malade ». Partagerez-vous vous aussi?

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  13. Il y a 30 ans c’était la même situation, rien n’a changé.
    Bon rétablissement et espérons de ne pas avoir besoin d’aller à l’hôpital

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    1. J’étais en République Dominicaine et à 22 heures la veille de mon retour je me suis faite une entorse à la cheville…qui a aussitôt enflée.Je suis allée voir l’infirmière du complexe hôtelier qui a aussitôt communiqué avec l’hôpital car je devais avoir un plâtre et des injections pour prévenir une phlébite en avion . J’ai été véhiculée par transport adapté et accueillie dès mon arrivée par un médecin qui m’a super bien traitée.Il m’a même donné des béquilles que j’ai rapportées au Québec.

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  14. Beau témoignage, c’est triste de voir où nous en somme rendu dans certain hôpital, car ce n’est pas généraliser, je peu en témoigner je suis travailleuse de la santé. Par contre, le fait de privatiser ne réglera pas tout le problèmes, d’autre enjeux sont à peser. Merci pour votre témoignage et j’espère que les choses changerons, car effectivement c’est inacceptable.

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